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Actualité du Mercredi 16 Mars 2016 au Jeudi 28 Avril 2016

Autour de Maria Republica ... cinéma, conférence, dispute philosophique

(photo : Sophia Burgos, Maria Republica)

 

LES RENDEZ-VOUS POUR TOUS


Cinéma, interventions, conférence, dispute philosophique, rencontres à l’occasion de la création mondiale de l’opéra de François Paris.


Plus que d’autres oeuvres lyriques, Maria Republica, dont ce sera la création mondiale au Théâtre Graslin de Nantes en avril 2016, invite au débat, suscite les questions, porte sur notre monde le regard de l’histoire. Plus que jamais, l’action culturelle telle que la défend Angers Nantes Opéra, celle qui peut susciter curiosité et réflexion, guider les pas de chacun jusqu’au spectacle vivant pour découvrir qu’il peut ne pas être simple divertissement mais une oeuvre d’art à part entière, prend ici tout son sens.

En ce mois de mars 2016, cinéma, conférence, histoire, philosophie, spectacle d’intervention sont mobilisés pour permettre de mieux approcher Maria Republica, d’être ému lors de la représentation, parfois bouleversé, avant de repartir plus riche de cette expérience, parfois même plus citoyen.


Philosophia, le Nouveau Théâtre Populaire, le cinéma Katorza, l’université de Nantes, le festival du cinéma espagnol et, bien sûr, toute l’équipe artistique de cette création ont prêté main forte à Angers Nantes Opéra pour multiplier les regards, les approches, sur cette oeuvre brûlante, maltraitée et méconnue, écrite par Agustín Gómez-Arcos en 1983 et qui connaîtra en avril 2016 une deuxième vie. Lyrique.


 

DISPUTE PHILOSOPHIQUE
La vengeance comme acte politique
De l’intime douleur à l’éclat public


LUNDI 14 MARS 2016 à 20h
NANTES THÉÂTRE GRASLIN
Le destin de la Maria Republica imaginée par l’écrivain Agustín Gómez-Arcos et portée aujourd’hui à l’opéra par François Paris semble scellé par son seul nom, rouge, communiste, autant dire une tache indélébile pour l’Espagne franquiste. D’être née Republica, d’être née femme sous un pouvoir autoritaire qui n’appartient qu’aux hommes, condamne par avance Maria à l’effacement de son nom, de son passé, de son existence même, à l’humiliation, à devenir la putain rouge.
La suprême vengeance que fourbit donc en secret Maria Republica, après avoir usé de sa vénale condition
pour détruire cette haute société d’hommes qui l’a condamnée, est à la hauteur de sa douleur. Une vengeance qui n’a rien d’exclusivement féminine mais devient pourtant un vrai combat de femme dans une société qui n’offre à ses filles d’autre alternative que d’être une épouse aimante et soumise ou une chair à plaisir pour les mâles notables.
Comment la vengeance, menée en solitaire, peut-elle avoir un sens collectif, devenir un acte politique? Ainsi que le héros cristallise, parfois à son corps défendant, les inéluctables aspirations de son époque, celui ou celle qui se venge peut-il incarner plus que sa propre mésaventure ? C’est à ces troublantes questions que s’intéressera cette dispute philosophique.

LES DISPUTANTS
Cécile Lavergne, docteur de l’université Paris-Ouest Nanterre, est agrégée de philosophie. Ses recherches
portent sur les rapports entre la construction des identités et la production des violences contemporaines.
Elle a été membre du comité de rédaction et rédactrice en chef de la revue de sciences humaines Tracés
(ENS Éditions). Avec Alexis Cukier et Fabien Delmotte, elle a codirigé Émancipation. Les métamorphoses de la critique sociale (Éditions du Croquant, 2013). Parmi ses travaux figure également l’étude Des violences extrêmes aux violences quotidiennes : approches critiques de la notion de traumatisme (avec Alexis Cukier et Valentina Ragno), Sciences Croisées n° 9 (revue en ligne).


Bruno Gnassounou, professeur de philosophie à l’université de Nantes, est aussi directeur du Centre Atlantique de Philosophie. Ses recherches portent sur la philosophie de l’action, la philosophie du langage, la métaphysique et la philosophie du droit. Il est par ailleurs fondateur et membre du comité éditorial de la revue Igitur et codirecteur de la collection Philosophie contemporaine aux éditions Classiques Garnier. Il a notamment dirigé avec Max Kistler la publication de Causes, pouvoirs et dispositions (Presses universitaires de France, 2005) et a publié Philosophie de l’action (Librairie philosophique Vrin, 2007).
Soirée organisée en partenariat avec Philosophia
Entrée gratuite. Réservations pare@smano.eu ou 02 41 36 07 25 du lundi au vendredi de 10h à 17h


Les disputes philosophiques
Depuis cet automne 2009 où Michela Marzano, chercheuse au CNRS, et Pascal Taranto, maître de conférences à l’Université de Nantes, avaient débattu de La Beauté du mal devant une audience passionnée quand fut créé Le Concile d’amour au Théâtre Graslin, Angers Nantes Opéra et Philosophia proposent régulièrement ces disputes philosophiques qui savent ouvrir les oeuvres lyriques sur les problématiques de notre temps. Le monde est-il devenu virtuel ? pour la nouvelle production de Orphée et Eurydice en 2012, Les mots peuvent-ils résister ? pour La Rose blanche en 2013, La foi peut-elle être religieuse ? pour Dialogues des carmélites en 2014, Le passé empêche-t-il de vivre ? pour La Ville morte

 

SOIRÉE SPÉCIALE MARIA REPUBLICA
JEUDI 24 MARS 2016
Présentation détaillée de la soirée


SPECTACLE D’INTERVENTION
Le Choc des mots - Discours franquistes et paroles d’artistes
18h30 FOYER DU PUBLIC Théâtre Graslin


Comment expliquer la violence verbale, brute, poétique, de Maria Republica et, par-delà l’oeuvre de Agustín Gómez-Arcos, celle de nombreux artistes ayant grandi, vécu, pendant la période franquiste ? Sinon en réaction à l’extrême violence d’une guerre et d’un régime, à peine audible dans les discours que Francisco Franco prononçait d’une voix monocorde, mais qui enflammait les déclarations des nationalistes et se déchaînait chaque jour dans les actes. Ce choc entre discours officiels et paroles d’artistes, cet appel au verbe comme arme ultime, Angers Nantes Opéra voulait les montrer, notamment aux lycéens inscrits dans le programme d’actions éducatives de la Région et du Rectorat. Avec le précieux concours documentaire d’étudiants du département d’études hispaniques et la belle énergie de comédiens du Nouveau Théâtre Populaire, ce désir est devenu un spectacle d’intervention présenté dans les classes et, aujourd’hui, au tout public.
Léo Cohen-Paperman, metteur en scène . Clovis Fouin, Julien Romelard, comédiens et membres du Nouveau Théâtre Populaire.Grégory Pirmet, Quentin Charles, recherche, documentation et ressources textuelles
Tous deux licenciés en littérature et civilisation étrangère, Grégory Pirmet et Quentin Charles sont aujourd’hui en Master Recherche cultures, langues et littératures étrangères sous la direction de Pilar Martínez-Vasseur à l’université de Nantes.
Jauge très réduite. Réservations pare@smano.eu ou 02 41 36 07 25 du lundi au vendredi de 10h à 17h
 

CONFÉRENCE
Les désastres d’une guerre
par Pilar Martínez-Vasseur
19h30 THÉÂTRE GRASLIN de Nantes
Le conflit connu en France sous le nom de « Guerre d’Espagne » représente une des plus saisissantes tragédies du XXe siècle. Ce conflit associe les images d’une guerre idéologique entre fascisme, communisme, anarchisme et démocratie avec des populations civiles, victimes de bombardements, de répression et d’un exil forcé.
Cet événement est toujours dans les mémoires de l’Espagne et d’ailleurs, porteur d’une charge émotionnelle qui imprègne tout discours sur la guerre et que les conflits des Balkans et en Syrie ne font que raviver. Les combats de la plume et de la caméra furent aussi violents que ceux des armes. En réalité, c’est la guerre, avec son corolaire de violences, de silences, qui s’est prolongée jusqu’à la mort du Caudillo, Francisco Franco, en 1975, car le 1er avril 1939 on entérina la victoire d’un camp sur l’autre, mais jamais la paix et encore moins la réconciliation entre vainqueurs et vaincus.
Nous nous interrogerons, à la lecture du roman de Agustín Gómez-Arcos, Maria Republica (1983), sur la manière dont la culture politique de la violence s’imposa au sein de la société espagnole bien après la fin du conflit et sur comment une guerre peut-elle devenir littérature, objet de fiction. Comment le néant peut-il se faire vie ?
Pilar Martínez-Vasseur est professeur d’histoire et civilisation de l’Espagne contemporaine à l’université de
Nantes et codirectrice du festival du cinéma espagnol de Nantes.
Soirée organisée en partenariat avec le club Graslin Opéra
Entrée gratuite. Réservations pare@smano.eu ou 02 41 36 07 25 du lundi au vendredi de 10h à 17h

 

PROJECTION
L’Arbre de Guernica
film écrit et réalisé par Fernando Arrabal
21h00 au CINÉMA KATORZA 3, rue Corneille
Réalisé en 1975, L’Arbre de Guernica nous plonge dans l’Espagne de 1936, l’année où la guerre civile éclate, opposant les républicains aux nationalistes soutenus par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne Nazie. Dans la petite ville de Villa Ramiro, devenue le coeur de la lutte rebelle, les tensions éclatent, les fractures se créent, les lâchetés se révèlent. On choisit son camp, on se bat, on se tait, on a peur. Marqué par sa propre histoire, Arrabal signe ici un pamphlet brutal contre le franquisme et un hymne à la liberté dont l’arbre de Guernica est le symbole.
Projection programmée par le Festival du cinéma espagnol de Nantes
La collaboration entre Angers Nantes Opéra et le festival du cinéma espagnol à l’occasion de la création de Maria Republica tenait de l’évidence. Le roman de Agustín Gómez-Arcos, source de cet opéra, se déroule en pleine période franquiste et trouve un écho particulier dans la 26e édition du festival qui propose un cycle consacré aux 80 ans de la guerre civile avec films, débats et rencontres. Également au programme de cette édition 2016, un hommage à Fernando León de Aranoa, une soirée du court métrage, des expositions…
Renseignements au 02 40 20 55 84 et www.cinespagnol-nantes.com
6,50€ / 5,30€ avec le billet pour Maria Republica. Réservations au Katorza à partir du jeudi 17 mars.

 

CARTE BLANCHE À GILLES RICO
PROJECTION
The Magdalene Sisters
film de Peter Mullan
JEUDI 31 MARS 2016 à 19h
CINÉMA KATORZA
3, rue Corneille 44000 Nantes
En 2002, The Magdalene Sisters et ses interprètes, poignantes d’humanité, bouleversent le monde. Le film
obtient le Lion d’or à la Mostra de Venise. Laissant les faits et la caméra pour seuls juges, Peter Mullan y révèle l’hallucinante histoire de jeunes Irlandaises, placées dans des laveries, véritables centres de redressement par le travail et la prière, dont certaines ne sortiront jamais. Durant 70 ans, à cause d’une omerta complice, des milliers de femmes sont ainsi passées par ces véritables pénitenciers tenus par des ordres religieux, subissant humiliations et absence de liberté. Il faudra attendre le 5 février 2013 pour qu’un rapport officiel dénonce ce scandale et le rôle tenu par l’état irlandais dans ce qui devient l’affaire des « blanchisseries de Madeleine ».
Soirée organisée en partenariat avec Le Katorza
6,50€ / 5,30€ avec le billet pour Maria Republica. Réservations au Katorza à partir du jeudi 24 mars.


MOMENT DE RÉPÉTITION
après la projection du film
JEUDI 31 MARS 2016 à 21h30
THÉÂTRE GRASLIN entrée rue Corneille
Entrée réservée aux spectateurs de The Magdalene Sisters.

 

Programme complet des manifestations

CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
Email : info@cirm-manca.org

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