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Actualité du Mardi 08 Novembre 2005 à 20h30

CONCERT MANCA 2005 - Ensemble Sillages ‘‘Concert en mouvement‘‘

Mardi 8 novembre 2005
20h30
Théâtre Francis Gag

"Concert en mouvement"

Ensemble Sillages

Hélène Bouchez, Direction

Catherine Coquet, hautbois, cor anglais, hautbois d’amour - Olivier Pierre-Vergnaud, clarinettes - André Feydy, trompette - Thierry Mercier, guitare - Vincent Leterme, synthétiseur - Hervé Trovel, percussions - Lyonel Schmit, violon - Gilles Deliège, alto - Benjamin Carat, violoncelle –
Didier Meu, contrebasse


Thierry Blondeau    Pêle-Mêle (2005)         60’
Pour cor anglais, clarinette, trompette, guitare, synthé, percussions, violon, alto, violoncelle, contrebasse et électronique.


Création mondiale de la version intégrale en quatre cycles

- Musique Taïngli
- Raksat al moujrem el ben  (commande de Radio-France)
-  HYPERLINK "mailto:Tel/f@x.comTM" Tel/f@x.comTM  (commande de l’État et de l’Ensemble Court-Circuit)
- Pars pro toto  (commande de l’État et de l’Ensemble Court-Circuit)


Avec le soutien de ONDA, la SPEDIDAM et de l’ADAMI

Technique CIRM, ingénieur du son : Nicolas Déflache


Fin du spectacle : 21h30

Il est des compositeurs qui remettent cent fois sur l’ouvrage… Il est des compositeurs qui accumulent des expériences, des fragments, des œuvres éparses, œuvres qui, un jour, se mettent à constituer un tout cohérent, Pêle-Mêle. Sont sollicités par exemple : Tinguely qui fait « bouger ses tableaux » ainsi que Taïngli, le même en dialecte fribourgeois, mieux pour imiter le balancement de la sonnerie de cloches. Ici on fait bouger les instruments, où l’on est parfois amené à voir ce que l’on ne peut entendre. À l’instar de Duchamp et ses matériaux de récupération, ici dans le domaine sonore, on recycle des sons de téléphone, de fax etc. Il est bien évident que pour organiser tout cela il faut diviser l’œuvre en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements, qui se divisent en cinq mouvement, qui se divisent en…. La pièce s’arrête lorsque les mouvements sont trop courts pour être audibles, bien évidemment…

Ensemble Sillages
Né de la croyance inébranlable de son directeur artistique, Philippe Arrii-Blachette, en ce que la musique contemporaine a besoin d’être reconnue, connue, défendue, jouée, écoutée, l’ensemble SILLAGES, depuis près de dix ans, essaime ses « repères contemporains », grâce au soutien de la DRAC-Bretagne, de la SACEM et la complicité du Quartz de Brest.
Pas de parti pris de chapelle esthétique, mais la volonté, au travers de choix personnels, de faire vivre des œuvres, du XXe siècle à nos jours, se répondant, se mettant en valeur l’une l’autre, et de faire partager à l’auditeur un moment privilégié, équilibré entre répertoire et découverte.
L’affinité qui se développe aux contacts de compositeurs amène l’Ensemble à l’élaboration de créations aux croisements d’autres domaines : le jazz avec André Hodeir, le théâtre musical avec Jacques Rebotier et Eric Vigner, le cinéma avec Jean-Louis Agobet et François Paris.
La rencontre avec Jean-Luc Hervé a donné lieu au premier CD monographique le concernant, CD qui vient de sortir sous le label l’empreinte digitale.

Hélène Bouchez, direction
Après une enfance vécue en Norvège, Hélène Bouchez est initiée à la musique et au piano par deux pédagogues américains, Curtis Stotlar et Perry Johnson.
Sa vocation musicale se réalise à travers la direction d’orchestre, le piano et la musique de chambre.
Hélène Bouchez s’est produite en concert dans ces différents domaines, notamment au Teatro dei Rinnovati avec l’Orchestre Symphonique de Sofia à Sienne, en Bosnie avec l’Orchestre Philharmonique de Sarajevo, avec l’Orchestre Symphonique de Szombathely (Festival Bartok, Hongrie), avec l’ Atelier XX° siècle du C.N.S.M.D de Lyon, avec le New Japan Philharmonic (concours de Tokyo), avec l’Orchestre National de Lyon (master-class David Robertson), l’Orchestre Symphonique de Vichy (Opéra de Vichy), salle Cortot à Paris, Auditorium Ravel, Auditorium Varèse, Salle Rameau (Lyon), Sumida Triphony Hall (Tokyo). La saison prochaine, elle est invitée à l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre de Picardie, l’Orchestre Symphonique de Vichy.
Par ailleurs, Hélène Bouchez a été responsable de l’Orchestre Symphonique de l’Université Claude Bernard de Lyon, et a partagé la direction de l’Orchestre Symphonique de Lyon et de l’Orchestre Symphonique Lyon-Villeurbanne.
Finaliste et lauréate du Concours International de direction d’orchestre de Tokyo en 2003, Hélène Bouchez a été récompensée par une dotation du « Min-On Association Concert ».
Lauréate du concours du Tanglewood Music Center (Boston Symphony Orchestra), elle est invitée l’été 2004 deux mois en résidence.
Hélène Bouchez a fait ses études au C.N.S.M.D. de Lyon où elle a obtenu le Diplôme National d’Etudes Supérieures, mention très bien à l’unanimité, dans la classe de Eric Heidsieck puis Roger Muraro. Au C.N.S.M.D de Paris et en master-classes, elle a reçu les enseignements de Peter Gülke, Pascal Rophé, Gianluigi Gelmet, etc.
Elle a reçu une formation littéraire Hypokhâgne & Khâgne au lycée Fénelon à Paris, et universitaire à la Sorbonne (titulaire d’une Maîtrise de musicologie).

Thierry Blondeau (Vincennes, 1961)
Thierry Blondeau étudie la musique et la littérature à Paris et Berlin (1er prix de composition au C.N.S.M., Hochschule der Künste).
Il est pensionnaire à la Villa Médicis de 1994 à 1996 à Rome puis lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs en 1998 à Bâle.
Il est compositeur en résidence à l'E.N.M.D. de Brest de 1998 à 2000 puis à "l'Akademie Schloss Sollitude" en 2000.
Compositeur en résidence à Annecy de 2000 à 2002, il participe à la mise en place d'un nouveau lieu de recherche et de diffusion en Haute-Savoie, le M.I.A. (Musiques Inventives d’Annecy).
En 2002 et 2003, il est compositeur invité à Berlin par le D.A.A.D. (Office Allemand d'Échanges Académiques).
Sa musique peut se caractériser par une construction audible de données acoustiques, spatiales et instrumentales. L’écoute du son vivant l'a amené à élargir le territoire de l’instrument qu’il fait entendre à l'espace dans lequel il sonne, préoccupation qui l'amène en plus des concerts à la conception d'actions sonores conçues en fonction d'un lieu, d'un espace, d'une situation.
Thierry Blondeau conçoit également depuis 2000 des pièces à destination des musiciens de tous niveaux, afin de rendre les créations musicalement exigeantes accessibles dès l’apprentissage.
Thierry Blondeau réside près de Strasbourg.
Ses travaux sont édités à Paris, chez Jobert.

Pêle-Mêle (2005)
Pour cor anglais, clarinette, trompette, violon, alto, violoncelle, contrebasse, guitare, synthétiseur, percussion et électronique.
Création mondiale du Cycle complet

Pêle-mêle est un travail inspiré des arts plastiques en général et du travail de Jean Tinguely en particulier. Sans être un travail in situ, il s’adapte aux conditions de son exécution, à son actualité. Pêle-Mêle comprends 5 mouvements de 10 minutes environ, dont le cinquième est la miniature des 4 précédents, ainsi :
Le dernier mouvement de 10 minutes est divisé en 5 mouvements de  2 minutes environ
Le dernier mouvement de  2 minutes est divisé en 5 mouvements de 25 secondes environ
Le dernier mouvement de 25 secondes est divisé en 5 mouvements de 5 secondes environ.
Le dernier mouvement de 5 secondes est divisé en 5 mouvements de 1 seconde environ.
Le dernier mouvement de 1 seconde est divisé en 5 mouvements de 1/5èmede secondes environ.
La pièce s’arrête lorsque les mouvements sont trop courts pour êtres audibles.
Les mouvements portent les titres suivants (dans un dés/ordre arbitraire) :
Tel/Fax utilise des matériaux instrumentaux et des matériaux de récupération comme le faisait Marcel Duchamps : ici sons de téléphone, de fax etc.
Raksat al Moujrem El Ben signifie soit “ la danse du fils criminel ” soit “ la danse du tortionnaire Le Pen “ et se réfère à une sculpture de Jean Tinguely intitulée “ la danse de mort de Mengele ”. Mengele et Jean-Marie Le Pen n’ont rien en commun, Mengele ne s’est jamais présenté aux élections. Cette pièce utilise des résonances aiguës d’une fréquence de 50 hertz, la fréquence du courrant électrique si cher à l’armée de notre bonne nation pour ne pas laisser de traces.
La pièce est dédiée aux victimes du pogrom qui a eu lieu à Paris le 17 octobre 1961, dont la police française et le préfet Maurice Papon se sont rendu responsables.
Pars pro totto se divise en 5 sections qui se divisent en cinq parties, etc., on aura compris.
Musique Taïngli. Le soir de la création de ce mouvement à Paris, nous avions un peu au-dessus de nos têtes la "Fontaine Stravinsky" de Jean Tinguely. Ce soir-là, il y avait une "Musique Taïngli" un peu en dessous de la fontaine.
Dans les années cinquante, Jean Tinguely, alors très influencé par Malevitch, décide de faire bouger les formes abstraites de ses propres tableaux. Il leur adjoint un petit moteur et les fait tourner. Plus tard, ces formes seront issues de matériaux récupérés dans les poubelles, peu importe, c'est à cet instant que Jean Tinguely a commencé à exister.
Commençons par un silence visible. La contrebasse joue sur une corde grave tellement détendue que l'on n'entend pas le son qu'elle produit (ou plutôt qu'elle ne produit pas!), mais on le voit, manière de rendre hommage aux arts visuels, ("plastiques" comme on dit.)
Terminons par un balancement systématique de tous les instruments, afin de produire un "effet Doppler", plus connu comme effet de sirène d'ambulance dont le son change au fur et à mesure que celle-ci s'éloigne. Ici, c'est le balancement de la sonnerie de cloche qui sert de modèle.
Le mot “Taïngli” correspond à la prononciation du nom “Tinguely” en dialecte fribourgeois.
Le dernier mouvement s’appelle Pêle-mêle comme la pièce entière, et on l’a vu plus haut se divise en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements…
   Thierry Blondeau

Pour en savoir plus :
Vidéo de la répétition : http://www.whebdo.org/201/video/03.php

CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
Email : info@cirm-manca.org

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