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Actualité du Jeudi 06 Février 2003 à 20h30

CONCERT MUSIQUE AU MUSEE 2003 - Ensemble TM+

Jeudi 6 Fevrier 2003
Musée national Message Biblique Marc Chagall (Nice)

 

ENSEMBLE TM+
Direction Laurent Cuniot

Violon Noémi Schindler, Violoncelle Yves Potrel
Hautbois Jean-Pierre Arnaud, Clarinette Francis Touchard
Piano Emmanuel Strosser, Percussions Florent Jodelet


Jean-Marc SINGIER "Traces et strettes en strates … en strophes" (1989)
Pour clarinette, piano, violon et violoncelle 12’

Maurice RAVEL "Alborada del gracioso" (1905)
Pour piano 8’

Pierre JODLOWSKI (photo) "Géo-Métries"
Pour hautbois, violon, violoncelle et dispositif électronique
CREATION MONDIALE – COMMANDE DU CIRM 16’

        Entracte

Benjamin de la FUENTE "Pris de court" (1999)
Pour hautbois, clarinette, piano, violon, violoncelle, percussions et dispositif électroacoustique 17’

Maurice RAVEL "Trio pour violon, violoncelle et piano" (1914)
25’

Technique CIRM, Centre National de Création Musicale
Ingénieur du son : Nicolas Deflache
Régisseur général : Fabrice Barbin

Fin du concert : 22h30



S’il est bien un ensemble qui préfère les « zigzags » à la ligne droite en matière de programmation musicale, c’est bien l’ensemble TM+. En effet, cet ensemble construit depuis de nombreuses années ses programmes autour de longs voyages à travers des siècles de musique. Il était donc tout naturel que TM+ trouve sa place dans notre saison. On percevra sans aucun doute quelques résonances entre la sensualité que dégage l’œuvre de Benjamin de La Fuente et celle bien connue du Trio de Ravel. On découvrira sûrement d’autres relations entre la création de Pierre Jodlowski (commande du CIRM) et l’écriture foisonnante de Jean-Marc Singier. Un extrait des Miroirs de Maurice Ravel finira de nous renvoyer l’image de ces œuvres dispersées tout au long d’un siècle de musique française.



Ensemble TM+
L'évolution de TM+ s'est faite sur une vingtaine d'années. D'abord trio expérimental fondé en 1977 et consacré à l'exploration des relations entre lutherie traditionnelle et instruments électroniques, TM+ devient à partir de 1985 et sous l'impulsion de Laurent Cuniot, un ensemble de sept musiciens dirigés. Pendant sept ans, l'Ensemble va, dans cette configuration, susciter une quarantaine d'œuvres originales et participer à de nombreux festivals tant en France qu'à l'étranger.

A partir de la saison 1992/93, l'Ensemble commence à mettre en place un projet artistique qui le caractérise aujourd'hui : la démarche artistique est inscrite autour de programmes de concert qui mêlent diverses œuvres des répertoire classique et contemporain et proposent de découvrir ou de redécouvrir certaines œuvres musicales d’hier et d’aujourd’hui placées subtilement et originalement en confrontation ou en perspective. Particulièrement élaborée, cette démarche permet au public d’aborder la musique contemporaine d’une autre façon. En effet, en convoquant certains compositeurs contemporains et passés dans le même programme, les concerts imaginés par Laurent Cuniot instaurent non seulement un dialogue fécond entre des œuvres musicales d’époques et de styles différents, loin des conventions et des habitudes, mais permettent aussi de retrouver la vitalité originale des œuvres, leur liberté et leur capacité à être indéfiniment contemporaines. L’objectif est aussi de mettre en relation des créations avec le répertoire ou selon le mot de Laurent Cuniot, « de ressourcer le répertoire classique à la lumière du répertoire contemporain », tout en permettant à l’Ensemble de trouver sa sonorité propre.

D’abord en résidence au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris où il y donne quatre saisons de concerts, l’Ensemble TM+ est maintenant (depuis 1996) en résidence à la Maison de la Musique de Nanterre. Ce nouveau cadre lui permet de consolider son projet artistique par un travail permanent sur le lieu et de créer un environnement pédagogique autour de ses concerts avec des partenaires tels que le service des actions culturelles décentralisées de la ville de Nanterre, le Conservatoire de Nanterre, l'Université Paris-X, ainsi que la Mission Culturelle de l'IUFM de l'Académie de Versailles à partir de mai 1999.

L'Ensemble est actuellement composé d'un noyau de quatorze musiciens auxquels se joignent, de manière privilégiée, seize autres instrumentistes lui permettant ainsi d'aborder aussi bien la musique de chambre d'Haydn que les Oiseaux exotiques de Messiaen, Intégrales de Varèse ou des créations de jeunes compositeurs.

Depuis sa création, l’Ensemble TM+ a suscité et créé une soixantaine d’œuvres et participé à de nombreuses manifestations : « Présences » (Paris, Radio France), « Aujourd’hui Musiques » (Perpignan), « Manca » (Nice), « Agora » (Ircam, Paris), « Musiques en Scène » (Grame, Lyon), « Festival de Musique et d’Art Visuel » (Notre-Dame-de-Monts, Vendée), « Octobre en Normandie », « Multiphonies » (Paris, INA-GRM, Radio France), Théâtre / Scène Nationale de Mâcon (Festival «Why Note » de Dijon), L’Arsenal (Metz), le Quartz (Scène Nationale de Brest), le Manège (Scène Nationale de la Roche-sur-Yon), le Théâtre de la Colline (Paris, les voix de la Colline-Radio France), « Les Paris de la Musique » (Paris, Salle Cortot), les « Rencontres Contemporaines de la Harpe » (Argenteuil), le Théâtre Sylvia Montfort (Paris, La Muse en Circuit, Festival « Extension du Domaine de la Note II »), la Cité de la Musique (Marseille), « Voix Nouvelles » (Royaumont), « MIDEM » (Cannes), « Antidogma » (Turin, Italie), « Nuova Musica Internazionale » (Rome), « Biennale de Bordeaux-Madrid », etc.
Au public qui désormais le suit, et sur la base de sa résidence, TM+ souhaite aujourd'hui associer d'autres publics et lever avec eux les barrières artificiellement jetées entre les œuvres.

Les concerts de l'Ensemble TM+ bénéficient du soutien du Ministère de la culture et de la communication, au titre de l’aide aux ensembles conventionnés. Il reçoit également le soutien de la DRAC Ile-de-France, du Conseil Général des Hauts de Seine, de l’AFAA, de la SACEM, de la SPEDIDAM, du Crédit Coopératif et de Musique Nouvelle en Liberté.

Jean-Marc Singier (Paris, 1954)
L'univers de Singier est éclectique : familier de la percussion iranienne, admirateur de l'école Notre Dame, élève de Donatoni, Singier ne refuse aucune couleur, aucun matériau, mais quand il les choisit et les ramasse, il se les approprie et les ajuste à son trait à la fois ironique, sec et bienveillant, comme faisait son maître tutélaire: Stravinsky.
Il y a du bricoleur, du Tinguely chez Singier. On l'imagine volontiers errer la nuit dans une grande brocante de la musique pour prendre quelques éclats à incorporer dans son ébénisterie joviale. Sa musique, préservée de toute pesanteur, de tout dogmatisme, scintille de sens préexistants - art truculent de la "récup" (ce n'est pas pour rien qu'il dit son admiration pour Arcimboldo) qui trahit un goût évident pour les tours de passe-passe.
Avant même de l'avoir entendue, on reconnaît sa musique au cortège d'allitérations qui l'annonce, ces titres programmatiques qui sont le cauchemar des présentateurs : Blocs en vrac, de bric et de broc, Bouts rimés burinés, Traces et strettes en strates... en strophes (prenez garde à la ponctuation, Singier gît dans les détails) etc. Par mimétisme, par gourmandise, Singier s'est constitué une langue comme André Martel, dont il utilise le sabir inventé, un code comme les oulipiens à qui il ressemble parfois dans cette révérence à la règle-jeu de toute construction artistique.
La musique de Singier, presque atemporelle, entre le bastringue et le bazar d'orient, est une musique nerveuse, qui avance par bonds, et se débite en fragments agencés avec minutie: une musique pulsée, tout en angles. Tout est pesé chez Singier, tout sonne avec préméditation - et ce n'est d'ailleurs pas son moindre mérite que d'être une musique très "entendue", à défaut d'être encore très écoutée. Musique raffinée mais pas maniériste, musique débonnaire, quoiqu'une tension innerve cet art méticuleux et têtu. Un centimètre carré de la musique de Singier est reconnaissable, c'est toujours bon signe...
Gérard Pesson

Jean-Marc Singier suit les séminaires de Giörgy Ligeti, Aurel Stroe et Brian Ferneyhough et, boursier de l’état Italien, passe son prix de composition à l’Académie Sainte-Cécile de Rome dans la classe de Franco Donatoni. Il se voit décerner le prix de la Fondation Maurice-Ravel en 1985. De 1986 à 1988, il est pensionnaire à la Villa-Medicis (Académie de France à Rome). Il est stagiaire à l’Ircam en 1992. Deux années consécutives, Jean-Marc Singier enseigne la composition lors des sessions de Voies Nouvelles à l’abbaye de Royaumont. Depuis 1989, il est professeur d’écriture et d’orchestration à l’Ecole Nationale de Musique d’Auxerre.


Traces et strettes en strates… en strophes
Pour clarinette, piano, violon et violoncelle (1989)

Commandé par Radio France pour la saison 1989, ce quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano fait partie d'un cycle de trois pièces (d'instrumentations différentes) fondé sur une série rythmique iranienne : l'idée de cycle est née d'un projet commun avec le peintre italien Luigi Graneto (rencontré à Rome) qui désirait organiser une exposition où la musique serait partie intégrante de cette manifestation. Cinq périodes constituent un seul mouvement où les parties sont liées entre elles par le temps et l'idée.
L'empreinte d'un rythme, l'embryon d'un champ harmonique forment les "traces" de l'introduction. La souplesse et la malléabilité du matériau sont testées dans la deuxième partie. Dans la troisième et quatrième parties le matériau est travaillé sous forme de resserrements "strettes", de superpositions "strates".. .
A la dernière période, la série rythmique apparaît enfin sans ambages dans son intégralité.
Deux points importants ont motivé le compositeur pour écrire cette pièce: la volonté d'intégrer un matériau traditionnel dans son propre langage (ici avec cette série rythmique à cinq temps empruntée au jeu du zarb iranien) et le souci de fondre le caractère spécifique de chaque instrument en une unité de timbre original et personnel.
Marie Veauvy


Maurice Ravel (Ciboure, 1875 – Paris, 1937)
Né au Pays basque, pays de sa mère, Maurice Ravel a des ascendances savoyarde et suisse du côté de son père, homme avisé qui suit attentivement l'éducation artistique de l'enfant. Entré au Conservatoire de Paris en 1889, à l'âge de quatorze ans, le tout jeune homme y bénéficie, notamment, de l'enseignement de Gabriel Fauré, qui décèle en lui « une nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante ». En 1901, sa cantate Myrrha lui vaut un second prix au Concours de Rome. Mais son modernisme et ses dons exceptionnels lui valent aussi l'inimitié des traditionalistes, comme Théodore Dubois, directeur du Conservatoire de Paris, qui ne voit en lui qu'un « révolutionnaire » osant admirer Chabrier et fréquenter Satie !
En 1905, Ravel est déjà très connu. Ses premières œuvres (Menuet antique, Habanera, 1895 ; Jeux d'eau, 1901 ; Quatuor en fa et Schéhérazade, 1903) ont été remarquées et discutées. C'est entre 1905 et 1913 qu'il composera l'essentiel de son œuvre. En 1910, il est l'un des cofondateurs de la Société musicale indépendante (S.M.I.), créée pour s'opposer à la très conservatrice Société nationale de musique, contrôlée par Vincent d'Indy. Si les Valses nobles et sentimentales et L'Heure espagnole, montée à l'Opéra-Comique en 1911, passent relativement inaperçues, ce n'est pas le cas de Daphnis et Chloé, créé aux Ballets russes en 1912 sur une commande de Diaghilev, une chorégraphie de Fokine, avec Nijinski, Karsavina et Pierre Monteux au pupitre.
Viennent ensuite ses Trois poèmes de Stéphane Mallarmé, composés sous l'influence de Stravinsky qui lui fait découvrir ses propres Poèmes de la lyrique japonaise et le Pierrot lunaire de Schoenberg. La guerre met un terme provisoire à cette intense production, après le Trio pour piano, violon et violoncelle (1914) et, alors qu'il vient d'être démobilisé, le Tombeau de Couperin (1914-1917), dédié à ses amis morts au combat. Il ne se remettra activement à la composition qu'en 1919, reprenant son projet de La Valse, qui ne sera créée qu'en 1928. Son style évolue, à la recherche d'un art plus dépouillé, comme l'atteste sa Sonate pour violon et violoncelle (1920-1922), manifestation extrême de son renoncement aux charmes harmoniques, ce qui n'empêchera pas les œuvres de sa dernière période, L'Enfant et les sortilèges (1925) ou les deux Concertos pour piano et orchestre (1929-1931), de libérer un lyrisme et une imagination stupéfiants, quoique maîtrisés. Après deux tournées de concerts aux Etats-Unis (1928) et en Europe centrale (1931), Ravel peut constater quelle est sa célébrité à l'étranger. Dès 1933, il ressent les premières atteintes de l'affection cérébrale qui l'emportera en 1937, après une vaine intervention chirurgicale.
L'œuvre de Maurice Ravel est aujourd'hui unanimement admirée pour son lyrisme et sa féerie, la perfection de l'écriture et de l'instrumentation, la maîtrise de ses paroxysmes, l'équilibre subtil entre la limpidité et la sensualité, ses « frottements de chatte amoureuse » dont parlait Vuillermoz. Ravel, qui trouve sa liberté dans la discipline, a assoupli et enrichi le langage harmonique de son époque, recourant aux modes médiévaux, aux échelles défectives de l'Extrême-Orient, mais sans rompre avec le système tonal.

Alborada del gracioso
Pour piano (1905)

Composé en 1905, cet éblouissant scherzo fut d'abord la quatrième pièce des Miroirs pour le piano. Ici, Ravel se délecte dans le factice et l'artificiel au point d'en faire une réalité plus vraie que nature! C'est en 1919, que le maître orchestre Alborada del gracioso en y employant entre autre, xylophone et percussions « très nourries ». Dans cette composition, Ravel se surpasse en n'hésitant pas à provoquer une virtuosité diabolique pour les pianistes, orchestres ou ici, percussionnistes, dans cette version fidèle à l'essence même de l'œuvre. Alborada déchaîne, entre les alanguissements félins du passage central, une frénésie rageuse et métallique. Il n'est pas d'Espagne plus sèche, plus craquante, plus chargée d'électricité que celle que Ravel évoque ici avec ces décharges frénétiques de notes répétées.
source : http://www.percussionsclaviersdelyon.com/west.side.story-transcription.html

Trio pour violon, violoncelle et piano
(1914)

Maurice Ravel a dédié son Trio en La à André Gédalge, qui fut son professeur de contrepoint au Conservatoire de Paris. Il est vrai que l’hommage d’un compositeur novateur et moderniste à une personnalité enseignant une discipline considérée comme académique peut paraître secondaire dans la compréhension de l’œuvre ; mais il est révélateur de l’état d’esprit de la pièce tout entière. A bien des égards, le Trio (écrit en 1914 alors que Ravel fut dispensé de ses devoirs militaires) se rattache à une tradition d’écriture que Gédalge pouvait enseigner à ses élèves. Cependant, par l’originalité du matériel utilisé, cette œuvre dépasse ce seul cadre, car elle est un témoignage saisissant des qualités de Ravel dans le domaine de la musique de chambre.
Par exemple, si le premier mouvement, Modéré, est construit sur un modèle de «forme sonate», la thématique employée (rythmes de danses basques) et le raffinement harmonique transfigurent ce parcours structurel type. De ce fait, Ravel s’appuie sur des éléments musicaux «classiques» pour s’exprimer en toute liberté. Ce même principe semble gouverner le troisième mouvement, qui est baptisé Passacaille (terme faisant référence à une forme répétitive utilisée surtout aux XVII et XVIIIème siècles). Là encore, la nature de la mélodie principale et la finesse de l’orchestration transfigurent l’aspect académique du parcours structurel. Les deux mouvements pairs répondent à d’autres normes musicales. D’une part, la deuxième pièce est d’une grande flexibilité formelle (le titre Pantoum évoquent la poésie malaise). L’opposition entre des séquences fondées sur des rythmes irréguliers, dynamiques, et des sections de caractère lyrique recréent la dialectique de Scherzo dans une concentration temporelle étonnante. D’autre part, si le Final reprend des éléments de la sonate (retour des thèmes avant la conclusion), il est surtout le lieu d’expérimentations sonores surprenantes et variées (trilles aigus, batteries aux cordes…)
Par conséquent, Ravel détourne les cadres formels caractéristiques de la musique occidentale par des emprunts aux cultures populaires (basque, asiatique…). La rencontre entre rigueur de construction, raffinement de l’orchestration et originalité thématique permet au compositeur de créer un langage novateur, libre mais néanmoins contrôlé. De ce fait, la dédicace «à André Gédalge» marque la volonté de Ravel de rattacher son œuvre à une certaine tradition musicale française, même si le caractère de la pièce dépasse cette classification géographique. L’hommage au maître n’est donc pas un simple témoignage d’amitié : c’est aussi un véritable principe esthétique.
Bruno Mantovani.

Pierre Jodlowski (Toulouse, 1971)
Pierre Jodlowski suit une formation classique au Conservatoire et à l’Université de Toulouse (classes de piano, saxophone et écriture). Il travaille la composition instrumentale et électroacoustique au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon où il obtient un Premier Prix à l’unanimité en 1996. Il sera ensuite lauréat du comité de lecture de l’IRCAM en 1997 pour suivre le cursus annuel de composition et d’informatique musicale. Pendant cette période, il étudie avec Philippe Manoury et Tristan Murail. Il s’attache alors au développement du projet S.A.M - Structure d’Action Musicale - visant à la promotion des Musiques d’aujourd’hui en région toulousaine : depuis 1998, ce projet prend pleinement son essor par l’ouverture d’un studio de recherche et de création et par le lancement du festival Novelum entièrement consacré aux arts sonores d’aujourd’hui. Par le biais du S.A.M, il développe également une importante activité pédagogique axée essentiellement sur les nouvelles technologies et obtient, à ce titre, des charges de cours à l’Université de Toulouse.
Dans son travail, Pierre Jodlowski s’attache à associer l’écriture instrumentale aux possibilités électroacoustiques et s’intéresse à l’ouverture vers d’autres formes artistiques. Ses œuvres ont été récompensées dans différents concours (notamment Gaudeamus, Bourges, Comité de lecture IRCAM / E.I.C) et sont jouées régulièrement en France et en Europe…


Géo-Métries
Pour hautbois, violon, violoncelle et dispositif électronique
Création mondiale – commande du CIRM

Ce projet a conduit ma recherche du côté de la métrique grecque, point de départ d'une envie croisée, entre construction du langage et phénomènes rythmiques. Conçue en quatre mouvements où la pulsation demeure omniprésente, cette musique repose sur des cycles simples en perpétuelle mutation. Autour du hautbois s’articulent les deux instruments à corde, comme un prolongement de timbre et de tessiture.
En contrepoint, une "géologie" sonore évoque une présence élémentaire et aride que viennent ponctuer des traces vocales anciennes :
Andromaque : « Allons Hector ! cette fois, aie pitié ; demeure ici sur ton rempart ; non, ne fais ni de ton fils un orphelin ni de ta femme une veuve. Arrête donc l’armée près du figuier sauvage, là où la ville est le plus accessible, le mur le plus facile à emporter ».
Homère, L’ILIADE, “Chant VI”

merci à Marie-Anne, pour sa voix et ses lumières d'helléniste…

Pierre Jodlowski



Benjamin de la Fuente (1969)
Benjamin de la Fuente a obtenu tout d’abord les prix d’orchestration, d’analyse et de composition électroacoustique (classe de Bertrand Dubedout) au conservatoire de Toulouse. Il étudie au Conservatoire Supérieur de Paris de 1994 à 1997 et obtient les prix de composition dans la classe de Gérard Grisey et d’improvisation générative dans la classe d’Alain Savouret. Il obtient parallèlement un DEUST d’écriture musicale à l’Université de Toulouse et une maîtrise de musicologie à l’université Paris VIII. Il fait partie de la promotion 1998-1999 du cursus de composition et d’informatique musicale de l’IRCAM. Il est lauréat du 1er prix du concours international de composition d’Aquitaine (ADAMA) en 1990 et finaliste du concours international de composition électroacoustique de Noroit en 1996. Il fait partie de la sélection française 1999 de la Société Internationale de Musique Contemporaine.
Depuis quelques années il consacre sa production musicale en grande partie au développement des vertus poétiques et techniques de la musique mixte à travers un jeu sur les différentes perceptions du son et de leurs impacts dans la mémoire. Il a également réalisé des musiques pour la scène et l’image et poursuit parallèlement une carrière d’improvisateur en tant que violoniste. Au cours de l’année 1999 plusieurs ensembles et structures lui ont passé commande : l’Ensemble TM+, le Théâtre du Châtelet, l’Orchestre National de Lyon, l’Ensemble Itinéraire et le Ministère de la Culture.


Pris de Court
Pour hautbois, clarinette, piano, violon, violoncelle, percussions et dispositif électroacoustique (1999)
Crée en 1999 à la Maison de la musique de Nanterre par l’Ensemble TM+

« Cette pièce est la tentative d’une confrontation de deux univers singuliers : l’un émergeant d’une musique jouant sur l’ambiguïté entre timbre et rythme à l’intérieur de la périodicité, l’autre étant celui du poème Le rêve en Action de Ghérasim Luca, tiré de son recueil Héros-Limite. Une sorte de poétique naît des basculements entre ces deux univers chacun bouleversant la trajectoire de l’autre. D’un point de vue technique d’écriture, un travail est effectué sur les seuils et plus particulièrement sur les degrés de fusion entre les instruments à l’intérieur d’une polyrythmie qui est en fait le seul vrai matériau de la pièce. »


Programme rédigé et imprimé en février 2002

CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
Email : info@cirm-manca.org

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