CIRM : Centre National de Création Musicale UCA
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LA POSITION DU PRENEUR DE SONS

La position du preneur de sons de Christian SEBILLE

Durée : 40.00 minutes

Formation :

Pour bande et Instruments-objets

Contexte CIRM

  • Programmée, dans le cadre du Festival MANCA 2010 "La Voie Humaine", mardi 16 novembre 2010 à l'Espace Magnan, Nice.

Notice :

Le spectacle
Christian Sebille, compositeur, a parcouru Lisbonne, Téhéran, Berlin, Douala… un micro à la main et en a capté quantité de sons. Ces sons diffusés, transformés, mêlés à d’autres manipulations d’instruments ou d’objets, composent son écriture musicale.

Entre conte, récit de voyage et expérience d’écoute, cette proposition singulière livre aux enfants un témoignage intime et vivant. Les sons et les mots entrent en résonance et invitent notre mémoire et notre imaginaire à ré-inventer ces villes et ces paysages connus ou inconnus.

Synopsis
Douala, sept heures du matin, l’avion atterrit sur la piste. Les portes de la cabine s’ouvrent, la chaleur entre… Circuler, marcher, déambuler, trouver son chemin… pour enregistrer la ville : Douala, Berlin, du haut d’un clocher, Athènes, depuis l’Acropole, Lisbonne… la circulation des voitures, les klaxons, les rumeurs… À travers les bruits, les langues étrangères, la fatigue arrive…

Dans la chambre d’hôtel à Buenos Aires et Berlin, le micro est posé sur la table au fond de la chambre. La télé diffuse un tango ; il est partout à Buenos Aires. Le téléfilm résonne avec les bruits provenant de la rue par la fenêtre ouverte, on ne sait plus d’où viennent les sons, ni à qui appartiennent les mots.

Partir à la rencontre de la ville, se laisser entraîner au hasard des rues ou guider par la carte. À Buenos Aires : sur une grande place, des enfants jouent à la balançoire.

Puis c’est le retour en studio : du son à l’objet, du son réel au son fabriqué puis transformé… Présentation du magnétophone et du microphone / l’assistant est présenté.

Et de nouveau le Preneur de sons en situation, à Berlin : du zoo au château de Charlottenburg. Le travelling : les pas guident l’enregistrement, le paysage défile. Autre technique de travelling : se laisser guider par un son : un dimanche matin à Berlin, les cloches de la messe, l’appel à la prière à Douala, sur un marché artisanal. En quelques secondes, on a parcouru quelques milliers de kilomètres, dans un studio de création.

Les marchés… Les mots laissent de plus en plus à l’écoute des sons… Lisbonne, sur un petit marché, une femme siffle, de retour au studio, le compositeur lui donne l’accompagnement d’un piano… un grand piano noir au milieu du petit marché de Lisbonne. À Téhéran, il rencontre des femmes qui l’invitent le soir à venir les enregistrer pour nous les faire entendre. À Douala, sur le marché des pêcheurs.

Retour à Berlin, le brouillard venant du fleuve envahit la ville. Sur le port, les drisses des bateaux claquent. Parallèlement, l’assistant du compositeur joue des sons en studio sur un vélo. Le compositeur est à ses machines et transforme les sons. Long moment d’écoute. Des drisses des bateaux au vélo, aux percussions, aux marteaux-piqueurs…, l’écriture musicale se dévoile.

Deuxième paysage : à partir de la captation du brûlis. Utilisation d’objets, instruments (balais, eau…).

La démarche artistique
Cette pièce propose de découvrir une démarche d’écriture musicale fondée sur la captation et la transformation des sons. Christian Sebille se fait conteur-acteur pour livrer un témoignage de son cheminement artistique. Il mêle la narration à l’écoute des sons glanés et à la description des techniques de composition employées.

Parce que ce récit-concert est une invitation à pénétrer l’écoute de la matière sonore, il permet aux plus jeunes comme aux adultes de percevoir les constructions rythmiques, les correspondances de textures ou de timbres à partir du bruit des voitures, du son des cloches ou des rumeurs de la ville, mais aussi à travers la manipulation d’instruments et d’objets.

Christian Sebille met en jeu la relation du son à l’espace, du proche au lointain, en décrivant la diversité des positions et des endroits choisis pour l’enregistrement : depuis une chambre d’hôtel, le sommet d’une colline, au milieu d’un port ou d’un parc. En nous amenant à une grande disposition d’écoute, La Position du preneur de sons offre un éclairage particulier à d’autres démarches musicales qui imaginent et ré-écrivent elles aussi des espaces.

La version jeune public, créée en complicité avec Athénor et Brigitte Lallier-Maisonneuve, est issue d’une création pour adultes inscrite dans un cycle intitulé Les Villes imaginées, suite de plusieurs pièces, métaphores musicales subjectives de quelques grandes villes étrangères.

Des Villes imaginées à La Position du preneur de sons
« En résidence à Douala au Cameroun en 2005, accueilli par le Centre culturel français, Nadia Derrar m’a demandé de penser une forme de présentation de mon travail autour des Villes imaginées et des prises de sons que je réalisais dans la ville. Ne sachant trop comment faire, j’ai commencé à tenir un journal où figuraient mes impressions durant mes déplacements.

La plupart du temps, j’y étais accompagné par Samuel, guide et ange gardien, qui m’a permis d’aller dans des endroits reculés où je n’aurais de moi-même jamais osé aller. Notre amitié et notre complicité allant en grandissant, j’ai commencé à lui apprendre comment utiliser le matériel et réaliser les prises de sons. C’est ainsi que j’ai commencé à décrire les techniques et les manières dont j’abordais une situation sonore. Chacune d’elles était différente, et nos surprises mutuelles nous enrichissaient l’un l’autre.

À la fin de mon séjour, je disposais de textes où je décrivais mes postures durant les enregistrements et les caractéristiques selon les mouvements du microphone ou mes propres déplacements. J’ai commencé à écouter les nombreuses heures de prises sonores, relever les caractéristiques des différentes situations en les sériant selon leur couleur, leur genre, leur matière. Je les ai ensuite agencées selon leurs similitudes ou leurs oppositions.

Ce travail m’a fait prendre conscience de mon engagement au moment de la captation et par conséquent une analyse des différents modes de prises. Si je savais empiriquement que l’enregistrement était fondateur de ma structure de composition, je n’avais jamais à ce point analysé le rapport de la posture au moment de la captation et de sa détermination dans la composition.

Cela a donné lieu à une représentation au Centre culturel français de Douala. Les liens entre les sons, les esquisses de transformations, les extractions rythmiques, les correspondances « timbrales » ont été l’objet d’une mise en résonance avec les textes lus. Une sorte de concertconférence qui devint un spectacle à part entière, d’une forme différente, où les invités étaient dans le dispositif de diffusion avec moi. Ce travail fut totalement passionnant, si bien que, dès mon retour, je l’ai raconté à Stéphanie Aubin (directrice de la Scène nationale de Reims) qui m’a demandé de le présenter dans le cadre du festival Décadrage à Reims. »

Christian Sebille

 





Extranet artiste Dernière mise à jour le 25/05/2010

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