CIRM : Centre National de Création Musicale UCA
Manca 2022
MANCA
« Retour page précédente

TROIS POéSIES DE LA LYRIQUE JAPONAISE

Trois poésies de la lyrique japonaise de Igor Fiodorovitch STRAVINSKY

Année de composition : 1913
Durée : 4.00 minutes

Formation :

pour soprano et piano ou petit ensemble instrumental

Contexte CIRM

  • Programmée dans le cadre du Festival MANCA 2018 "Prima la musica", lundi 3 décembre 2018, au Conservatoire de Nice.

Notice :

1 - Akahito (Yamabe no Akahito), dédié à Maurice Delage
2 - Mazatsumi (Minamoto no Masazumi), dédié à Florent Schmitt
3 - Tsaraïuki (Ki no Tsurayuki), dédié à Maurice Ravel


Akahito
Я белые цветы в саду тебе хотела показать.
Но снег пошёл. Не разобрать, где снег и где цветы !
Descendons au jardin je voulais te montrer les fleurs blanches.
La neige tombe... Tout est-il fleurs ici, ou neige blanche ?

Mazatsumi
Весна пришла.
Из трещин ледяной коры запрыгали,
играя в речке пенные струи :
они хотят быть первым белым цветом радостной весны.
Avril parait.
Brisant la glace de leur écorce,
bondissent joyeux dans le ruisselet des flots écumeux :
Ils veulent être les premières fleurs blanches du joyeux Printemps.

Tsaraïuki
Что это белое вдали !
Повсюду, словно облака между холмами.
То вишни разцвели ; пришла желанная весна.
Qu'aperçoit-on si blanc au loin ?
On dirait partout des nuages entre les collines :
les cerisiers épanouis fêtent enfin l'arrivée du Printemps.

Composées, la première à Oustiloug du 6 au 19 octobre 1912 (version piano) et Clarens du 16 au 29 décembre 1912 (instrumentation) ; la deuxième à Clarens du 5 au 18 décembre 1912 (version piano) et du 8 au 21 décembre 1912 (instrumentation) ; la troisième à Clarens du 9 au 22 janvier 1913 (version piano et instrumentation) ; dédiées respectivement à Delage, Schmitt et Ravel ; création : 14 janvier 1914, Paris (au même concert que les 3 Poèmes de Mallarmé de Ravel).

« Parallèlement à l'orchestration du Le Sacre, qui touchait à sa fin, je travaillais à une autre composition qui me tenait à cœur. En été, j'avais lu un petit recueil de lyrique japonaise contenant des poèmes en quelques lignes dus à des auteurs anciens. L'impression qu'ils m'avaient faite présentait une similitude frappante avec l'effet produit par l'art de l'estampe japonaise. La solution graphique des problèmes de la perspective et des volumes qu'on y voit m'incitait à trouver quelque chose d'analogue dans la musique. Rien ne se prêtait mieux à cela que le texte russe de ces poèmes, par le fait connu que la poésie russe n'admet que l'accent tonique. Je m'attelai à cette tâche et j'arrivai à mon but au moyen d'un procédé métrique et rythmique qu'il serait trop compliqué d'expliquer. » (I.S.)

Avec ces mélodies, Stravinsky inaugure une des techniques qui le caractérisera, dans la relation d'un texte littéraire avec la musique ; une méthode spéciale de scansion qui va devenir un véritable principe, les accents étant distribués de façon irrégulière, indépendamment de la signification du texte. La voix est ici essentiellement utilisée dans un registre élevé qui s'accorde au caractère des mélodies, et elle est intégrée au groupe instrumental. Si les deux premières évoquent le Sacre, la troisième semble marquée par l'influence de Schoenberg ; rappelons que Stravinsky avait entendu le Pierrot lunaire en 1912 à Berlin.

Programme du Festival d'Automne à Paris, 1980







Extranet artiste Dernière mise à jour le 16/04/2018

CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
Email : info@cirm-manca.org

Enhanced by D.B.L. 2019