Manca 2011
CIRM

Édito 2011

« 5 euros pour tous » : il ne s’agit pas d’un slogan mais d’une invitation à nous rejoindre.

Nous ne pratiquons pas l’activisme politique pour lequel nous n’avons ni légitimité ni compétence, mais l’activisme culturel. Nous ne serons jamais « le client, le redevable ou l’obligé » de qui que ce soit, tout en étant bien entendu ouverts à la critique et au contrôle de tous (nous gérons de l’argent public) ainsi qu’aux suggestions de chacun (nous cherchons le contact avec tous).

Nous sommes des professionnels ; nous servons des convictions et des ambitions que nous déclinons à l’aune de nos compétences : défendre la création, la recherche, transmettre, proposer et contribuer à la constitution du patrimoine artistique de demain. Si, dans cet esprit, nous ambitionnons de travailler pour les générations futures nous espérons aussi et avant tout vous faire partager ici et maintenant notre enthousiasme à mener cette mission de défrichage de nouveaux territoires artistiques au service de laquelle nous mettons toute notre énergie et toutes nos compétences.

Il est d’usage dans un éditorial, pour un Directeur, de vanter l’extrême qualité de sa structure, de se promulguer numéro un de je ne sais quoi, de s’octroyer un certain nombre de satisfécits afin de rassurer ses tutelles et de flatter la grande clairvoyance de celles-ci qui les a conduits judicieusement à accorder des subventions (fussent-elles en baisse !) à sa structure. Aujourd’hui, si nous tous, gens de culture, n’y prenons garde, cette manière de faire ressemblera de plus en plus à cette scène mythique dite du chevalier noir extraite du film « Monty Python : Sacré Graal ». Le CIRM n’aura jamais, sous ma direction, vocation à devoir se comporter comme le « chevalier noir « et il faudra bien qu’un jour, les acteurs de la culture sortent de cette schizophrénie (pour ne pas dire hypocrisie) qui consiste à prétendre officiellement que tout va bien alors qu’en privé on juge la situation de plus en plus difficile. Le festival MANCA, quant à lui, avance, explore, innove, propose et programme dans la mesure de ses moyens ; mais il le fait avec conviction et fierté autour d’une équipe soudée solidaire et déterminée à vous faire partager la haute idée que nous nous faisons de notre mission de transmission. C’est dans cette détermination responsable que se trouve notre réel élément d’autosatisfaction.

La commission permanente du Conseil Général des Alpes maritimes, lors de sa séance du 17 février 2011, délibération n°66 « Politique culturelle et dispositions diverses » a décidé : « d’attribuer, au titre de l’année 2011, et dans le cadre de la politique de création, formation et diffusion culturelle, aux bénéficiaires figurant dans le tableau joint en annexe, les subventions culturelles pour un montant total de 9 215 934 € «

Le Conseil Général des Alpes Maritimes a décidé de ne pas reconduire la subvention de fonctionnement de 25 000 euros qu’il avait attribué à notre Centre National de Création Musicale en 2010, le CIRM ne figurant pas dans le « tableau joint en annexe » sus mentionné... C’est un choix politique que conformément à ce qui précède, comme professionnel, je me garderai bien de commenter.

En miroir, cependant, on comprendra que nos remerciements sont donc particulièrement sincères et chaleureux à l’adresse de l’Etat, de la Ville de Nice et de la Région Provence Alpes Côte d’Azur qui ont fait le choix de poursuivre leur soutien à notre structure.

Il faut en effet un certain courage politique de nos jours pour défendre une structure dont la mission est d’explorer et de défricher de nouveaux territoires alors qu’il est tellement plus facile de labourer les mêmes champs en oubliant complaisamment que la jachère sera pour les générations suivantes.

Musique engagée est un pléonasme a t’on coutume de dire. Alors, engagez vous, soutenez nous, libre à vous de vous indigner le cas échéant. En tout état de cause, c’est cinq euros…pour tous !

François Paris

 

Manca 2009