Luigi Dallapiccola étudie le piano avec Ernesto Consolo, puis la
composition au Conservatoire Luigi Cherubini de Florence avec Roberto
Casiraghi, Corrado Barbieri, puis Vito Frazzi. Il se passionne pour le
Pierrot lunaire qui le bouleverse lorsqu'il l'entend diriger par
Schoenberg au palais Pitti en 1924, mais aussi pour le Traité
d'harmonie de Schoenberg qui lui offre des voies à défricher. Influencé
également par Alban Berg, Ferruccio Busoni et Anton Webern, il utilise
néanmoins la technique des douze sons différemment de ses prédécesseurs
viennois et l'adapte en employant des intervalles dissonants,
caractéristiques de la musique sérielle (secondes, septièmes,
neuvièmes), mais aussi des intervalles consonants.
Les Canti di
prigionia (1938-1941) constituent, outre le premier témoignage
important sur la résistance au pouvoir, les premiers pas de Luigi
Dallapiccola dans la dodécaphonie. Il prigioniero (1944-1948), son
premier opéra, témoigne comme les Canti de son engagement contre le
fascisme ; cet opéra court, (comme Erwartung de Schoenberg en 1924),
est écrit pour grand orchestre, choeurs, orgue, des cuivres et un
carillon en coulisse, et utilise parfois des haut-parleurs pour donner
au son toute sa puissance : en 1948, c'est un geste hardi.
Dans
les années cinquante et soixante, il affine sa manière sérielle
d'inspiration weberienne (Cinque canti, pour baryton et huit
instruments), adoptant même certains traits propres au sérialisme
d'après-guerre ; mais son oeuvre ne sera jamais entièrement sérielle.
Sa dernière pièce majeure est un opéra d'après l'Odyssée d'Homère, Ulysse (1959-1968).
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