AUTRE NATURE

Autre Nature de Jean-Luc HERVE

Année de composition : 2022

Formation :

pour orchestre et dispositif "Pré"

Contexte CIRM

• Commande de Radio France 2021
• Co-production CIRM / Radio France 2021-2022 (Jean-Luc Hervé dans les studios du CIRM LES 18 et 19 octobre 2021, le 13 décembre 2021 et les 3 et 4 février 2022 avec Camille Giuglaris, Monica Gil Giraldo et Bertrand Heidelein)
• Création le 13 février 2022 à la Maison de la Radio et de la Musique, Paris. Par l'Orchestre Philharmonique de Radio France, Camille Giuglaris ingénieur du son).
• Diffusion le 6 avril sur France Musique

Notice :

La nature à toujours été un modèle dans mon travail de compositeur. Mais pour moi la nature n'est pas réduite à un décor, un paysage bucolique agréable et accueillant. Ce n'est pas non plus la nature des romantiques qui n'est que le miroir de nos émotions. il s'agit d'une autre nature, plus proche de celle des visions animistes ou totémique du monde, une nature parcourue d'énergie, habitée par des multiples présences vibrillonantes qui nous entoure, et avec laquelle nous formons la communauté des vivants.

Le mot nature vient du latin natura, participe futur du verbe « naitre » (nasci) au féminin. Natura étant la traduction le terme grec phusis (« croitre » ou « pousser »).

La pièce est parcourue par ces idées que contient le mot nature. Il s'agit de la naissance et développement génératif d'un matériau sonore qui se colore et s'amplifie à travers des formes et rythmes organiques. 

À la manière de la colonisation des lieux désertiques par la végétation, où sur le sol nu apparaît d'abord des formes vivantes très discrètes, telles que les lichens et les mousses, puis ensuite d'autres plantes plus développées se construisant sur les débris des premières, la pièce commence par un choc d'énergie condensée grave, suivi de sa résonance aiguë et bruitée. Ce matériau se répète, s'agrandit, se colore, s'épaissit pour former une matière sonore luxuriante. une coda reprend le processus au début et l'amplifie une seconde fois de manière encore plus radicale répétant un do qui s'enrichit de matière sonore et d'énergie à chaque réitération, transformant peu à peu l'orchestre en un gigantesque instrument au timbre inouï. À la fin de la pièce, l'énergie accumulée se diffracte en de multiples points laissant apparaître une grande polyphonie « d'animaux sonores » disséminée dans dans l'orchestre et dans la salle qui enchante le lieu tout autour de nous. 

Jean-Luc Hervé