Face à l’impossibilité de construire une forme logique, ils profèrent des sentences, puis s’interrompent, et épuisés, s’arrêtent. Même s’il s’agit pour eux de phrases informulables. La répétition d’un rythme, une mélodie monotone émergent et dominent la logique brisée des séquences, les transformant en litanies récurrentes et obsessionnelles. Enfin, lorsque la frugale musicalité s’épuise à son tour, ou plus simplement n’arrive pas à s’établir à cause de la pression du silence, la personne mélancolique semble cesser à la fois de penser et d’énoncer, se noyant dans le vide de l’asymbolisme ou l’excès d’un chaos cognitif, impossible à ordonner.
Julia Kristeva, Soleil noire : Dépression et mélancolie.
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