On peut voir « CircaCello » comme une construction de cercles concentriques rayonnant autour d’un violoncelle augmenté. Alors que l’électronique de Sinueuses flotte dans ses parages immédiats, bien que toujours née des techniques particulières de l’instrument, celle de CircaCello déploie des métamorphoses toujours plus lointaines, des espaces largement ouverts.
Jusqu’au bout on pourra suivre le jeu d’un violoncelle. Celui ci se mue en instrument imaginaire dont la tessiture s’est étirée du plus grave au plus aigüe de la perception humaine. Aux frontières floues de la notion de hauteur, son chemin traverse en continu, de part en part, des plus petits intervalles, jusqu’aux masses épaisses. Les pizzicati se transforment en chocs sur la caisse, le bois se conjugue en peau, l’archet s’émancipe de la corde pour frotter directement la naissance du vent …
Comme rétrécies à l’instar des personnages du Voyage Fantastique d’Isaac Asimov, nos oreilles plongent au cœur du violoncelle. Les dimensions s’effacent, le présent s’éloigne, le minuscule s’étend extra-large au cœur des riches résonances naturelles de l’instrument. Harmoniques, hauteurs et accords se dédoublent, se démultiplient, se dissolvent tour à tour en matières multiphoniques, en traits tremblés, en épaisseurs mobiles continues.
CircaCello a été composée comme œuvre acousmatique, c’est à dire rien à voir, sans instrument joué réellement. Il en a été tirée ensuite une partie de violoncelle solo, jouable en temps réel. Cette nouvelle version mixte sera créée par Frédéric Audibert.
CircaCello a bénéficié de l’aide à la création d'œuvre musicale nouvelle originale du Ministère de la Culture et de la Communication.
Michel Pascal
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