Pêle-mêle est un travail inspiré des arts
plastiques en général et du travail de Jean Tinguely en particulier.
Sans être un travail in situ, il s’adapte aux conditions de son
exécution, à son actualité. Pêle-Mêle comprends 5 mouvements de 10
minutes environ, dont le cinquième est la miniature des 4 précédents,
ainsi :
Le dernier mouvement de 10 minutes est divisé en 5 mouvements de 2 minutes environ
Le dernier mouvement de 2 minutes est divisé en 5 mouvements de 25 secondes environ
Le dernier mouvement de 25 secondes est divisé en 5 mouvements de 5 secondes environ.
Le dernier mouvement de 5 secondes est divisé en 5 mouvements de 1 seconde environ.
Le dernier mouvement de 1 seconde est divisé en 5 mouvements de 1/5èmede secondes environ.
La pièce s’arrête lorsque les mouvements sont trop courts pour êtres audibles.
Les mouvements portent les titres suivants (dans un dés/ordre arbitraire) :
Tel/Fax utilise des matériaux instrumentaux et des matériaux de
récupération comme le faisait Marcel Duchamps : ici sons de téléphone,
de fax etc.
Raksat al Moujrem El Ben signifie soit “ la danse du fils
criminel ” soit “ la danse du tortionnaire Le Pen “ et
se réfère à une sculpture de Jean Tinguely intitulée “ la danse de
mort de Mengele ”. Mengele et Jean-Marie Le Pen n’ont rien en
commun, Mengele ne s’est jamais présenté aux élections. Cette pièce
utilise des résonances aiguës d’une fréquence de 50 hertz, la fréquence
du courrant électrique si cher à l’armée de notre bonne nation pour ne
pas laisser de traces.
La pièce est dédiée aux victimes du pogrom qui a eu lieu à Paris
le 17 octobre 1961, dont la police française et le préfet Maurice Papon
se sont rendu responsables.
Pars pro totto se divise en 5 sections qui se divisent en cinq parties, etc., on aura compris.
Musique Taïngli. Le soir de la création de ce mouvement à Paris,
nous avions un peu au-dessus de nos têtes la "Fontaine Stravinsky" de
Jean Tinguely. Ce soir-là, il y avait une "Musique Taïngli" un peu en
dessous de la fontaine.
Dans les années cinquante, Jean Tinguely, alors très influencé
par Malevitch, décide de faire bouger les formes abstraites de ses
propres tableaux. Il leur adjoint un petit moteur et les fait tourner.
Plus tard, ces formes seront issues de matériaux récupérés dans les
poubelles, peu importe, c'est à cet instant que Jean Tinguely a
commencé à exister.
Commençons par un silence visible. La contrebasse joue sur une
corde grave tellement détendue que l'on n'entend pas le son qu'elle
produit (ou plutôt qu'elle ne produit pas!), mais on le voit, manière
de rendre hommage aux arts visuels, ("plastiques" comme on dit.)
Terminons par un balancement systématique de tous les
instruments, afin de produire un "effet Doppler", plus connu comme
effet de sirène d'ambulance dont le son change au fur et à mesure que
celle-ci s'éloigne. Ici, c'est le balancement de la sonnerie de cloche
qui sert de modèle.
Le mot “Taïngli” correspond à la prononciation du nom “Tinguely” en dialecte fribourgeois.
Le dernier mouvement s’appelle Pêle-mêle comme la pièce entière,
et on l’a vu plus haut se divise en cinq mouvements qui se divisent en
cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en
cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en
cinq mouvements qui se divisent en cinq mouvements qui se divisent en
cinq mouvements…
Thierry Blondeau
CIRM, Centre National de Création Musicale
33 avenue Jean Médecin, 06000 Nice
04 93 88 74 68 - Fax 04 93 16 07 66
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